Être très timide peut-être vraiment handicapant dans la vie de tous les jours. De plus, cela impact énormément sur l’estime et la confiance en soi. On n’ose rien faire et on a l’impression de gâcher sa vie.

1/ Mais faut-il se jeter à l’eau pour y arriver ?

Il faut savoir qu’être sociable, c’est comme un muscle qu’on entraîne. Cependant, ce n’est pas si simple. Surtout si, on vous conseille d’aller parler aux gens, d’aborder des inconnus à la chaîne, ou de prendre des cours de théâtre. Malheureusement, ces phrases sont prononcées par des personnes qui ne sont généralement pas timides.

Sans doute que vous vous dites :

“J’ai l’impression qu’ils ne me comprennent pas, je sais bien qu’il faut que je change ou que je me jette à l’eau…

Mais comment faire si je n’arrive pas à faire ne serait-ce qu’un tout petit pas ?”

En fait la vérité est tout autre. C’est bien plus facile à dire qu’à faire. Il ne suffit pas de sortir de sa zone de confort pour vaincre la timidité.

Parler avec des gens ou aborder des inconnus est un travail qui peut être effectué seulement après avoir creusé en profondeurs les raisons.

Dans le meilleur des cas, vous arriverez à bâtir une confiance en vous superficielle dans le domaine. Malheureusement, c’est comme bâtir un château de cartes, au moindre souffle, tout s’écroule. Dans le pire des cas, l’expérience est un désastre et votre timidité est renforcée.

Le théâtre c’est une bonne idée, mais cela va juste améliorer l’affirmation de soi. Ceci est trop insuffisant pour régler le problème. Le dernier conseil le plus nul, c’est sans doute : “Reste-toi même !” Meilleur moyen… de ne pas avancer.

Dès lors, le but est d’abord de comprendre d’où vient votre timidité.

2/ Je suis né timide, je n’y peux rien…

Beaucoup vont dire que la timidité est innée. La réponse est complètement fausse.

On ne naît pas timide !

En vérité la timidité se crée au fil du temps, généralement depuis l’enfance suite à un enchaînement d’expériences de rejet. Notre passé en quelque sorte conditionne notre cerveau à construire une identité de timide. Vous risquez de me dire : “Oh encore lui !”. Je vous le dis et répète, votre cerveau peut-être votre meilleur ami comme votre pire ennemi !

La bonne nouvelle, et vous devez le savoir si vous me suivez, c’est que le cerveau, ça se pirate ! Vive les neurosciences !

Je vous donne deux exemples : le premier est personnel. Vous avez sans doute lu mon histoire sur ce blog. Ce qui sans doute ne vous a pas échappé, j’ai subi le harcèlement au collège. Pourtant avant ce harcèlement, j’étais quelqu’un de très sociable, et d’aucun cas timide.

Sauf qu’après mon harcèlement, j’ai perdu tout estime de moi-même. Ensuite devinez quoi ? Oui je suis devenu très timide. J’étais toujours en train de peser ce que j’allais dire pour éviter d’être bête, je rasais les murs, je n’aimais pas être dans des situations où il y avait des personnes que je ne connaissais pas.

A chaque conversation, je stressais de ne pas savoir quoi répondre. Aborder une fille, jamais je n’aurai osé, je lui aurais dit quoi ensuite ?

Par la suite, j’ai travaillé sur mon estime de soi. Petit à petit, j’ai repris confiance et par miracle ma timidité a commencé à disparaître.

Cette histoire prouve qu’on ne naît pas timide.

Le deuxième exemple : un petit garçon en salle d’attente est en quête d’attention et pose pleins de questions à sa maman. Vous le savez, en salle d’attente, on n’ose pas trop lever la voix. Evidemment, la maman gênée, réprimande son fils et lui demande de se taire car il lui fait honte. Le petit garçon déstabilisé se tait, mais son cerveau retiendra autre chose.

Une mauvaise expérience : Maman m’a fâché car je parle trop.

Des émotions négatives : Je suis triste, je me sens rejeté.

Pensées limitantes : Ce que je dis est nul et pas intéressant.

Actions suivantes : Je réfléchirai plusieurs fois avant de parler.

Même si cette expérience paraît insignifiante, elle peut marquer un enfant et changer son comportement.

3/ Mais pourquoi je suis timide ?

Attention, je vais ressortir les cours de SVT. Dans notre cerveau, il y a la partie centrale qu’on appelle le système limbique. C’est le cerveau des émotions. Il est relié au cortex (responsable des mouvements et de la réflexion) ce qui génère le comportement lié aux émotions.

Vous remarquerez que le tronc cérébral (instinct de survie) est proche du système limbique et ce n’est pas pour rien vous verrez.

Les amygdales (rien à voir avec la gorge) sont des petits noyaux dans le système limbique où se situent les émotions comme la peur, l’anxiété et l’angoisse. Mais aussi, ils enregistrent les expériences traumatisantes.

Ce qui veut dire, lors d’une expérience similaire, les émotions vont remonter et créer une barrière invisible qui vous empêchera d’agir. Votre cerveau fait cela pour vous protéger et vous éviter de vous retrouver dans une situation qui vous a fait du mal.

Cependant, on n’a pas parlé du reptilien (en violet). C’est l’instinct de survie. Si l’expérience fut très traumatisante voir dangereuse selon l’interprétation de la personne, lors de la remontée des émotions, le tronc cérébral va parasiter les communications avec le raisonnement et va déclencher une situation d’urgence. Alors, trois réactions possibles : le combat, la fuite ou la paralysie. Voilà comment des personnes peuvent être agressive, fuir en courant ou ne pas réagir.

Finalement la timidité n’est que la conséquence de mauvaise expérience couplée à la protection de notre cerveau. Voilà pourquoi faire un petit pas peut-être si difficile et que se forcer à agir ne suffit pas.

Votre chance ? C’est que la timidité n’est pas définie pour toujours car il est possible de changer ses circuits de neurones. Et c’est scientifiquement prouvé !

4/ Les actions à mener pour combattre la timidité !

Avant de passer sur le terrain pour sociabiliser avec les gens, il est important de construire de bonnes fondations comme pour une maison.

Le but est donc de désensibiliser les amygdales et de reconditionner la façon dont votre cerveau répond aux émotions. Il ne faut pas oublier que nos pensées influencent nos choix, qui nous amènent à nous comporter d’une certaine manière puis ensuite, nous font vivre des expériences différentes. Voici une liste non-exhaustive de ce qu’il faut faire.

  • Avoir une bonne connaissance/estime de soi : C’est clairement la chose la plus importante. Pour plus d’infos, j’y consacre une formation  entière dessus. Vous pouvez la découvrir gratuitement en page d’accueil. Se connaître amène des capacités mésestimées à réussir des choses incroyables. C’est une véritable source de motivation. Vous saurez ce que vous voudrez.
  • Connaitre sa timidité : Vous devez savoir les situations qui déclenchent ces émotions.
  • Court-circuiter ses réflexes de survie : Vu que le tronc cérébral coupe nos fonctions cérébrales, il est important de créer des synapses vers le cortex (raisonnement). Vous devez vous poser des questions sur les situations (Pourquoi je réagis comme ça ? Cette pensée est-elle réaliste ? …) que vous rencontrez. Respirez, prenez conscience de vos émotions, amenez-les au cortex. Par habitude, vous allez créer des liaisons et prendre des décisions plus réfléchies et moins émotionnelles.

Une fois les fondations posées, vous pouvez attaquer. Être sociable, c’est comme un muscle, vous devez le travailler. Et oui, ça sera dur mais faisable puisque vous comprendrez pourquoi vous agissez ainsi.

  • Devancer sa peur : Plus vous pensez que vous êtes timide, plus vous l’êtes et plus cela sera difficile d’agir.
  • Saluer les gens : Quand vous êtes en enceinte close, saluer les personnes dès votre entrée. Cela permettra de briser la glace. En faisant ainsi, vous vous donner le droit de parler à cette personne plus tard sans avoir cette sensation que ça fait bizarre.
  • Ecoute active : Lors d’une conversation, vous n’êtes pas obligé de beaucoup parler. Mais surtout, sortez de votre tête pour trouver un sujet de conversation ! Vous n’avez juste qu’à écouter. Premièrement, vous ne stresserez plus pour trouver une réponse adaptée qui ne le sera plus. Car le temps d’évaluer si c’est bien de le dire ou pas, vous aurez un train de retard. Deuxièmement le fait d’hocher la tête constitue une validation qui permettra d’encourager votre interlocuteur. Troisièmement, vous serez capable de poser la bonne question qui permettra de relancer la conversation.
  • Avoir son petit truc : C’est quelque chose que les timides détestent, et pourtant si vous cultivez votre différence (par exemple un style vestimentaire maîtrisé), et que vous avez une apparence soignée, on ira vous cherchez sans que vous ne fassiez rien ! En ce qui me concerne, j’ai changé mon style vestimentaire à la FAC suite à mon travail sur mon estime de soi. Après quelques essais, j’ai pu développer un style casual chic (un style très facile à maîtriser et approuvé socialement) avec une petite touche streetwear. Je l’ai couplé avec ma longue barbe et je peux vous dire qu’en soirée on vient m’aborder juste pour ça. Je n’ai plus besoin de faire des efforts démesurés pour m’intégrer. J’ai d’ailleurs écrit un article sur l’apparence et comment devenir irrésistible. C’est très intéressant pour avoir des connaissances puis pourquoi pas, des amis.
  • Régularité : Il va falloir se créer des opportunités car personne n’ira vous chercher. Cela peut être fait par le travail ou quelconques activités. Essayer de rencontrer de nouvelles personnes. Les réseaux sociaux sont de très bons moyens pour commencer par exemple. Vous pourrez rencontrer des personnes ayant des intérêts communs. Toutefois attention, l’usage des outils numériques doit être fait dans le respect de certaines conditions (d’abord sous identité numérique, attention aux stockages des données, aux photos, ne pas dévoiler ses données personnelles).

Vous avez toutes les clefs en mains pour réussir. N’oubliez pas, on peut changer ! Ne vous laissez pas gâcher la vie à cause de cela.