Un débat brûlant autour du smartphone et des enfants
Le gouvernement français envisage une mesure radicale : interdire les smartphones aux enfants de moins de 11 ans. Une décision qui soulève à la fois des applaudissements et des critiques. D’un côté, certains y voient une avancée pour protéger la jeunesse des écrans. De l’autre, beaucoup dénoncent un retard flagrant et une approche trop simpliste d’un problème bien plus complexe.
Dans cet article, nous allons explorer les points essentiels du débat : retard des autorités, responsabilité des adultes, rôle des écrans à la maison, limites techniques de l’interdiction, motivations politiques cachées, et surtout, quelles solutions concrètes mettre en place pour une parentalité numérique responsable.
1. Le retard du gouvernement face à la réalité numérique
Depuis plus de 15 ans, les experts alertent sur l’impact des écrans et du numérique sur le développement des enfants. Pourtant, la réaction politique semble tardive. Les smartphones sont déjà omniprésents dans les foyers, et les jeunes générations y sont exposées dès leur plus jeune âge.
Pendant que la société évoluait à toute vitesse, les institutions ont pris du retard, ce qui crée aujourd’hui une réponse brutale : l’interdiction. Mais une interdiction tardive peut-elle réellement régler un problème déjà installé ?
Le problème du gouvernement, c’est comme pour beaucoup de problèmes de société, ils sont complètement hors-sol. Pas plus tard que 2022, ma rencontre avec les hautes sphères de l’Education Nationale Bordelaise fut assez cocasse. Ils sont conscients qu’il y a un problème mais pas trop quand même, et pas de vagues svp.
Seuls les collégiens étaient à éduquer mais seulement par l’Education Nationale. Pour rappel seuls quelques professionnels sont formés (en interne) et doivent former le reste. Pour un professionnel dont c’est le métier comme moi, je peux vous garantir qu’on est loin du résultat escompté. Arrivant avec plus de 10 ans d’expérience et chiffres à l’appuis, ils ont nié mon expérience du primaire et ils ont considéré qu’au lycée, ils étaient « assez grands » et qu’ils « savaient faire »… s’ils savaient vraiment… Et je ne vous parle pas du nombre de lycées qui me contactent, preuve du déni.
2. La relation des adultes avec le smartphone : un miroir pour les enfants
Avant même de parler des enfants, il faut se poser une question essentielle : quel modèle les adultes donnent-ils eux-mêmes ?
Un parent qui passe son temps sur son téléphone aura du mal à faire respecter une interdiction ou à expliquer une règle.
Le smartphone est devenu un outil de travail, de socialisation, de loisir. Mais s’il envahit les repas de famille, les moments d’attention ou la vie quotidienne, l’enfant apprend par imitation.
👉 Ici, la vraie question est celle de l’exemplarité parentale : montrer une utilisation raisonnée, consciente, plutôt qu’imposer un interdit sans réflexion.
Nous remarquons que les enfants que nous voyons avec une grosse problématique d’écran renferme en vérité un « background » bien plus sombre. Des parents absents pour raisons X ou Y (pas de jugements là dessus), amènent les enfants à se concentrer ailleurs pour y obtenir satisfaction, amour, et validation, Réseaux Sociaux essentiellement pour les filles et jeux vidéo essentiellement pour les garçons.
Les parents par leur comportement ont un rôle majeur à jouer.
Vous pouvez retourver ma vidéo sur le sujet en plus détaillé : https://www.youtube.com/watch?v=GbSLG68k7Ho

3. Les écrans à la maison : un cadre à poser
Au-delà du smartphone, il existe une multitude d’écrans dans un foyer : tablettes, télévisions, consoles, ordinateurs. Interdire uniquement le téléphone portable ne règle pas le problème global.
- Un enfant peut passer des heures devant TikTok sur la tablette familiale.
- Les vidéos courtes et addictives, les jeux ou le flux constant de notifications perturbent la concentration et le développement cérébral.
- La cohérence du cadre éducatif doit primer sur une simple interdiction légale.
Conseil pratique : définir des espaces et moments sans écran (repas, chambres, temps de lecture) permet de garder une saine distance, sans tomber dans une logique punitive. L’usage des écrans doit se faire selon le cadre parental, dans une pièce commune là où le parent peut veiller sur son enfant.
4. Les problèmes techniques d’interdire les smartphones
Mettre en place une telle interdiction soulève d’énormes difficultés pratiques :
- Comment contrôler l’âge réel de l’utilisateur ?
Un enfant peut utiliser le téléphone d’un parent ou d’un grand frère. - Comment vérifier que l’interdiction est respectée ?
Sans surveillance invasive, le contrôle reste illusoire. - Quid des besoins spécifiques ?
Certains enfants peuvent avoir besoin d’un téléphone pour des raisons médicales ou de sécurité. - Donner le plein pouvoir au gouvernement ? Les données personnelles pourraient-être utilisées à des fins non éthique et liberticide.
En somme, la mesure risque d’être plus symbolique qu’efficace, surtout qu’il est facile de tricher si nous avons des connaissances en informatique.
5. Le vice caché derrière cette interdiction
Au-delà de la protection des enfants, cette interdiction pourrait cacher une motivation politique : donner l’illusion d’agir vite face à une inquiétude populaire.
C’est une façon de rassurer l’opinion publique, sans forcément s’attaquer au cœur du problème : l’éducation numérique et la responsabilité parentale.
👉 L’interdiction devient alors un geste politique plus qu’une vraie solution durable.
Pire, un gouvernement pourrait utiliser vos données personnelles à des fin politique, de contrôle abusif restreignant les libertés de jours en jours. N’oubliez pas qu’une démocratie peut se transformer du jour au lendemain par un gouvernement autoritaire. Géolocaliser son enfant à gogo pour calmer ses angoisses en tant que parent (toujours pas de jugements) met dans la tête des jeunes qu’il est normal qu’une autorité contrôle tout faits et gestes d’un citoyen. Ces jeunes, deviendront les citoyen de demain et ne seront absolument pas perturbés ou révoltés à ce que fera un gouvernement sur la géolocalisation des citoyens, le contrôle abusif des données personnelles. Eduquons nos enfants sur cette réalité numérique !
6. Quelles solutions concrètes pour une parentalité numérique responsable ?
Plutôt que de miser sur l’interdiction, il existe des pistes plus réalistes et efficaces :
6.1. L’éducation numérique dès le plus jeune âge
Apprendre aux enfants :
- à reconnaître les dangers (cyberharcèlement, contenu inadapté),
- à gérer leur temps d’écran,
- à cultiver l’esprit critique face aux réseaux sociaux.
6.2. Le rôle essentiel des parents
- Fixer des règles claires (temps d’écran, horaires, lieux sans écrans).
- Expliquer les raisons derrière ces règles (santé, sommeil, concentration).
- Montrer l’exemple en gardant soi-même une hygiène numérique équilibrée.
6.3. L’école comme alliée
Introduire une vraie éducation au numérique dans les programmes scolaires, pour préparer les jeunes à utiliser les écrans comme outils, et non comme sources de dépendance.
6.4. Les alternatives positives
Proposer des activités enrichissantes en dehors des écrans : sport, lecture, activités manuelles, discussions familiales. Plus un enfant a de choix stimulants, moins il est captif du numérique.
7. Conclusion – Interdire ou responsabiliser ?
Interdire le smartphone avant 11 ans peut sembler une mesure protectrice, mais elle apparaît surtout comme une réponse simpliste à un problème complexe. Les écrans ne disparaîtront pas : ils sont déjà au cœur de nos vies.
Le véritable enjeu est d’apprendre aux enfants — et aux adultes — à maîtriser leur usage, à en comprendre les risques et à poser des limites saines.
Une parentalité numérique éclairée ne passe pas seulement par la contrainte, mais par l’éducation, l’exemplarité et la responsabilisation.
En définitive, la question n’est pas seulement : « Faut-il interdire le smartphone aux moins de 11 ans ? »
La vraie question est : « Comment former nos enfants à devenir des adultes capables d’utiliser la technologie sans en être dépendants ? »
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