Qui ne rêverait pas d’être heureux ? Je pense… personne. La majorité des gens recherche le bonheur coûte que coûte, mais si la quête de ce sentiment si agréable mais fuyant à tout instant, n’était pas la finalité pour être heureux ? Question difficile…
1/ C’est quoi et pourquoi est-il si prisé ?
Pour commencer, on pourrait définir ce qu’est le bonheur pour éviter toute confusion. Le souci, c’est que le bonheur n’est pas si simple à définir, je dirais même, qu’il est indéfinissable, d’où la confusion et la difficulté de la quête de celui-ci.
Difficile de l’identifier au contraire par exemple du malheur qui est directement lié à une cause. Pour moi, le bonheur serait un état de bien être, de satisfaction qui n’est ni stable, ni permanent.
Dans la société actuelle, le bonheur est une espèce de condition sociale obligatoire pour réussir sa vie. Tout le monde l’étale, à croire que tout le monde est heureux. Il y a juste à voir les profils des gens sur les réseaux sociaux. Tout leur réussi, le bonheur est à son paroxysme bien que la réalité soit tout autre… ce qui enferme les gens dans la quête ultime du bonheur sous peine de jugements et d’échec social.
Le bonheur est prisé car c’est une sensation très agréable. On a une motivation de dingue, l’estime de soi par la satisfaction s’en retrouve boostée, on pense que rien ne pourrait nous arriver, un peu comme le sentiment amoureux.
2/ Problème de la quête.
Il y en effet un gros problème sur le bonheur : il n’est pas synonyme de réussite. D’ailleurs certaines études montrent que ceux qui le recherchent constamment serait moins heureux. Pourquoi ? Tout simplement, car le bonheur continu est inatteignable. Ce qui veut dire que tout simplement, ceux qui ont font leur objectif ne réussissent jamais. Vous comprenez que si on est toujours dans l’échec, on perd confiance et par conséquent, il est plus difficile d’avoir ce sentiment de bonheur.
Souvent, le bonheur dépend d’un contexte. Il est par exemple malgré toutes les conditions favorables possibles, qu’un juif en Allemagne, ne puisse être heureux lors de la Seconde Guerre mondiale. Ce qui veut dire, premièrement le bonheur dépend aussi des autres. S’il nous arrive que notre meilleur ami soit très mal, difficile pour nous alors d’atteindre un bonheur maximum.
De plus, le bonheur est volatile. Gagner au loto est-il un moyen d’atteindre le bonheur ? Peut-être… Tomber amoureux ? Oui, mais pendant combien de temps ? La passion diminue d’intensité au fur et à mesure du temps qui passe. Acheter une voiture de luxe ? Oui, au départ, cela gonfle temporairement notre estime de soi mais on ne peut la baser sur une voiture. Voilà pourquoi il est si difficile de rendre les gens heureux.
On remarque aussi assez clairement, c’est que les personnes sont sensibles à différentes choses : avoir beaucoup d’argent peut rendre une personne heureuse comme à une autre cela ne ferait strictement rien. Dans notre société depuis quelques années, on cherche à rendre la société heureuse à tout prix. Le bonheur s’ancre comme une obligation, ce qui change les comportements des personnes. Certains deviennent même coupables de ne pas être heureux. Sauf que le bonheur peut se trouver dans différents domaines, en sachant qu’il sera toujours une conséquence des actions. Cela oblige les personnes à se poser des questions, travail que peu ont déjà fait, d’où les incompréhensions et les échecs répétitifs.
Tiens d’ailleurs, le travail peut amener le bonheur…
3/ Etude de cas en entreprise, et quête du « bonheurisme »
Etre heureux grâce au travail, cela n’est vraiment pas naturel. Pourtant c’est possible. Le souci c’est que les entreprises ont été contaminées elles-aussi par la quête du bonheur. Il convient de dire : salarié heureux = salarié productif Bien que cela soit vrai, il ne faut pas à tout prix rechercher le bonheur par rapport à tout ce qu’on a vu précédemment. Mais les entreprises ont trouvé la solution parfaite au « bonheurisme ».
Créons un poste spécial : CHO et QVT.
Hum… ça ressemble à des sigles insupportables de l’éducation nationale et c’est aussi inutile.
CHO : Chief Hapiness Officer : en gros rendre les collaborateurs heureux
QVT : Qualité de Vie au Travail
Non non, vous ne rêvez pas, il y a bien cela dans les entreprises. Ils sont chargés d’apporter le bonheur aux salariés et de présenter celui-ci comme un objectif. Du coup, cala donne des entreprises avec des tables de ping-pong, baby-foot, jeux-vidéo et ensuite prof de yoga, coach en méditation. Du coup on mélange travail et loisir. Notre cerveau ne fait plus réellement la différence, ce qui entraîne tout le contraire du bonheur.
L’entreprise est un milieu de travail, d’effort, et de compétition. Forcer par exemple les gens à se détendre complètement dans un cours de yoga au travail est ridicule et contradictoire. Forcement le travail n’est pas le lieu où l’on s’amuse le plus, mais il nous permet de construire le monde.
Si nous trouvons du sens dans ce que nous faisons, certes au départ cela va réduire notre bien-être à un instant T mais cela peut conduire à la satisfaction puis indirectement au bonheur grâce à l’accomplissement. Ce qui veut dire, faire des jeux au travail, forcer les cours de yoga vont au pire infantiliser les travailleurs et ils ne vont pas se sentir respectés. Pire encore, ils vont comprendre qu’ils ne réussissent pas leurs objectifs, ce qui va peut-être culpabiliser certains, rendre malheureux d’autres, détruire la confiance en soi. Pire, le mélange vie privée/vie professionnelle peut créer des dissonances du cerveau entraînant des dépressions pour les plus fragiles. La meilleure solution se trouve dans le projet, de meilleures conditions de travail, un sens commun.
Finalement, on est bien loin du but initial. Le bonheur est propre à chacun, il doit se faire dans la vie privée des personnes, loin d’un milieu compétitif.
4/ La solution pour être heureux
En conclusion, pour être heureux, il ne faut pas rechercher le bonheur. Le bonheur n’est donc pas une quête mais une conséquence. Il est indéfinissable, peut dépendre des autres ainsi qu’à un contexte. Il est non stable et ne perdure pas. Quand on connait cela, il devient plus simple de s’en détacher et de l’apprécier.
Il y a tout de même un moyen de s’en rapprocher. Cherchez la joie ! Le bonheur est une conséquence, cela veut dire qu’il survient au moment où vous accomplissez des choses. Il peut arriver au travail. Quand il y a un projet bien défini, un sens… l’objectif réussi, c’est la satisfaction garantie. En revanche, sachez qu’avant toute forme de bonheur, il faudra passer par l’effort, les remises en question qui ne font pas toujours du bien. Une connaissance de soi est aussi importante (article comment améliorer son estime de soi), ce qui veut dire avoir une bonne estime de soi peut augmenter les chances d’être heureux, mais vous ne pourrez jamais contrôler les événements externes et faire perdurer cette sensation de bien-être absolue.